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1675vrai. Je ne sais nulle nouvelle de Fontainebleau[1] ; seulement qu’on y jouera quatre belles comédies de Corneille, quatre de Racine, et deux de Molière. Je ne puis pardonner à Cavoie[2] d’être à Fontainebleau plutôt qu’à Saint-Denis ce matin.

Adieu, ma chère bonne, embrassez-moi, je vous en conjure, et ne me dites point que vous ne méritez pas mon extrême tendresse ; et pourquoi, ma bonne, ne la méritez-vous pas, s’il est vrai que vous m’aimiez ? Par quel autre endroit en seriez-vous indigne ? Embrassez-moi encore, ma chère enfant, et soyez aise que je vous aime plus que moi-même, puisque vous m’aimez un peu.

Les gens du pauvre Sanzei reviennent ; et quoiqu’on n’ait pas retrouvé son corps, ils le croyoient mort. On dispose sa femme à cette triste nouvelle, sans pourtant oser encore lui faire prendre le deuil. La comtesse de Fiesque fut ainsi trois mois du marquis de Piennes, son premier mari, qui est encore à revenir[3].

    passée, etc. » — La Gazette, dans un numéro extraordinaire, p. 651-662, donne une relation intitulée : « Levée du siège par l’armée de l’Empereur, sous le commandement du comte Montecuculi, au seul bruit de la marche du prince de Condé.

  1. La cour était partie de Versailles pour Fontaineblau le 26 aoüt, elle en renvint le 7 septembre, « après y avoir pris, dit la Gazette, tous les divertissements qu’offroit un lieu si délicieux, avec la belle saison. »
  2. Il avoit été fort aimé de M. de Turenne. (Note de Perrin.) Voyez la fin de la lettre du 20 septembre suivant, p. 142.
  3. Il avait été tué au siège d’Arras, en 1640. Voyez la note de M. Chéruel au tome I, p. 113, des Mémoires de Mademoiselle.
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