Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 4.djvu/116

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Monsieur votre père (3) en fit de si plaisantes à Poitiers quand il alloit voir sa maitresse. La pensée du maréchal de Gramont ne peut faire rire que par le ton nasillard et gascon ; du reste c’est un bon mot de corps de garde. Le maréchal de Créquy a fait comme M. Foucquet, qui ne savoit ce qu’il faisoit les premiers jours qu’on l’arrêta, mais qui, après s’être reconnu, fit des merveilles. Ce qu’a dit Monsieur le Prince de M. de Turenne en passant à Châlons me paroit d’un fort honnête homme, et d’un homme qui sent bien son mérite. M. de Montecuculi se précautionnera encore davantage avec lui qu’il ne faisoit avec M. de Turenne (4). Il est vrai que le chevalier de Grignan a été heureux au combat d’Altenheim, et la Trousse à celui de Consarbrick je m’en réjouis avec vous, et j’espère vous faire un même compliment pour Monsieur votre fils à la fin de cette campagne. Vous devriez me conter le procès dont il est question je suis tellement affamé de vous entendre, que je vous donnerois une favorable audience quand vous ne me parleriez que d’interlocutoires et d’arrêts.

3. Le baron de Chantal. 4.Le prince de Condé força Montecuculi à repasser le Rhin ; ce fut son dernier exploit. « Cette année, remarque le président Hénault dans son Histoire de France, vit finir la carrière des trois plus grands généraux de l’Europe M. de Turenne fut tué Monsieur le Prince se retira, et Montecuculi en fit de même. »