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1675
455. —— DE MADAME DE SÉVIGNÉ AU COMTE
DE BUSSY RABUTIN.

Quinze jours[1] après que j’eus écrit cette lettre (n° 451, p. 152), je reçus celle-ci de Mme de Sévigné.

Aux Rochers, ce 9e octobre 1675.

Voilà donc le mariage de Mlle de Bussy tout assuré. Savez-vous bien que j’en suis fort aise, et qu’après avoir tant traîné, il nous falloit une conclusion[2] ? J’ai reçu un compliment très-honnête de M. de Coligny. Je vois bien que vous n’avez pas manqué de lui dire que je suis votre aînée[3], et que mon approbation est une chose qui tout au moins ne lui sauroit faire de mal.

À propos de cela, je vous veux faire[4] un petit conte qui me fit rire l’autre jour. Un garçon étoit accusé en justice d’avoir fait un enfant à une fille ; il s’en défendoit

  1. LETTRE 455. i. Au-dessus des mots quinze jours, qui sont biffés dans le manuscrit, on lit, écrit d’une autre main : six semaines. Cette correction était faite en vue de l’impression : la lettre de Bussy du Ier octobre est omise dans l’édition de 1697.
  2. Dans le manuscrit de l’Institut, cette seconde phrase est réduite à  : « J’en suis fort aise. »
  3. Dans le manuscrit de l’Institut : « l’aînée de notre maison. » Voyez tome I, p. 356 et 357.
  4. Dans le manuscrit de l’Institut : « Je me trouve d’humeur de vous faire. » Les autres variantes de ce manuscrit sont : à la ligne 7 du paragraphe suivant, « pour savoir s’ennuyer et se divertir ; » ligne 10, « je mange peu, je marche beaucoup ; » lignes 16 et 17, « c’est le chagrin qui le fait venir, et la crainte qui l’entretient et qui l’augmente. Un souverain remède… » cinq lignes plus loin, « cette maison est admirable. » À la seconde ligne du cinquième alinéa, « m’ont reçue en reine ; » ligne 11, « c’est une vérité. » Dans l’avant-dernier paragraphe de la lettre, ligne 5, « et ses intérêts me réveillent bien autant ; » ligne 6, « dans sa charge de guidon ; » ligne 7, « est jolie à un garçon de dix-neuf ou vingt ans ; » à la fin de l’alinéa : « que le Roi a eu la bonté d’y attacher. » Dans le dernier paragraphe, ligne 4, «. Il s’est mis dans la solitude. »