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1675 ennemis, et, en attendant leur mort, je jouis d’une santé qui n’a point la moindre altération.

J’ai bonne opinion des gens qui vous régalent en reine, et sur ce pied-là j’estimerois la fortune plus que je ne fais, si elle vous en avoit donné le rang plutôt qu’à Mlle d’Arquien [1].

Je suis bien fâché que vos promenoirs vous fassent souvenir que vous n’êtes plus jeune, mais je ne veux pas que vous en ayez du chagrin.

Vous êtes trop heureuse d’avoir le bon abbé il fait tout ce qu’il peut pour votre service, qui est de régler vos comptes, car je ne pense pas que vous lui demandiez qu’il fasse de la fausse monnoie pour vous. L’argent est aussi rare en Bourgogne qu’en Bretagne je cherche partout à troquer du blé et du vin contre du brocart et du velours pour les habits de noces de ma fille.

Vous aimez la belle Madelonne, Madame et vous avez raison c’est le goût le plus généralement approuvé qu’on puisse avoir.

L’inquiétude de M. de Sévigné n’est pas mal fondée de s’ennuyer dans sa charge on ne scrt que pour s’avancer, et un guidon ne s’avance pas, tant que ses officiers supérieurs ne meurent ou ne quittent point. Je m’informerai s’il y a quelque jouvenceau dans le pays pour votre charge, et je vous quitterai à bon marché pour [2] la peine de ma négociation.

Je vous manderai des nouvelles de la noce. Le cardinal de Retz a raison d’estimer Langhac cela est bon, je le sais bien et je ne serai pas surpris comme le fut

  1. Voyez tome III, p. 324, note 3.
  2. Bussy avait d’abord écrit de, puis il l’a effacé et y a substitué pour, au-dessus de la ligne.