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1675vous supplie de le regarder comme un homme que j’aime fort. J’ose espérer que cette raison ne le brouillera pas avec vous. Je crois que vous aurez vu M. de Janson[1], qui apparemment vous a conté tout ce qui s’est passé ici et à Aix. Je suis fâché que l’on n’ait pu convenir des choses qui pourroient rétablir l’union dans la ville d’Aix. Je puis vous assurer que celle que je prétends être entre Messieurs de Marseille, de Janson et moi, n’est point altérée. Lorsque vous souhaiterez une narration de moi, vous me le ferez savoir : je vous l’enverrai ample et sincère. Nous partons dans deux jours pour retourner à Aix ; l’assemblée finit demain. Ne vous verrons-nous point cet hiver ? Je le souhaite fort et suis absolument à vous.

Grignan.
Je suis très-obéissant serviteur de Madame de Guitaut[2].


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471. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ
À MADAME DE GRIGNAN.
Aux Rochers, dimanche 24e novembre.

Si on pouvoit avoir un peu de patience, on épargneroit bien du chagrin. Le temps en ôte autant qu’il en donne ; vous savez que nous le trouvons un vrai brouillon, mettant, remettant, rangeant, dérangeant, imprimant, effaçant, approchant, éloignant, et rendant toutes choses bonnes et mauvaises, et quasi toujours mécon-

  1. Le marquis de Janson était gouverneur d’Antibes.
  2. Ces mots viennent à la suite de la signature, à droite. Tout au bas de la page, à gauche, le comte de Grignan a écrit de sa main : « Mr de Guitaud (par un d) » — La suscription manque ; le verso et le feuillet suivant sont blancs.