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1676de son mal, et nous a dit qu’elle étoit montée[1] à cheval, pour venir voir ma mère, dès qu’elle a été quitte d’un lavement qu’elle avoit été obligée de prendre, à cause d’une brûlaison insupportable qu’elle avoit à l’endroit par où étoit sorti un flux de ventre qui la tourmentoit depuis hier midi. Bon jour et bon an, ma belle petite sœur ; ne vous moquez plus de moi, ni de mon goût, qui est très-bon. J’en juge par l’amitié très-véritable que j’ai pour M. de Grignan, que j’honore de tout mon cœur.

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486. — DU COMTE DE BUSSY RABUTIN
À MADAME DE SÉVIGNÉ[2].

Huit jours après que j’eus écrit cette lettre (n° 483, p. 300), j’écrivis encore celle-ci à Mme de Sévigné.

À Bussy, ce 3e janvier 1676.

IL me semble que j’avois tort de ne pas écrire à la belle Madelonne, Madame ; vous verrez dans la lettre que je lui écris et que je vous envoie, ce qui m’en avoit empêché, et ce qui enfin m’y a fait résoudre. Si elle étoit à Paris, notre commerce seroit plus réglé, et vous seriez plus contente. J’ai toujours assez compris la peine que vous avez eue à vous séparer de cet[3] agréable enfant, ma chère cousine, mais je la comprends bien mieux depuis que j’ai marié ma fille ; je ne vous dis pas depuis que je l’ai quittée, car nous sommes encore ensemble, et je ne

  1. Étoit montée est le texte de la Haye ; dans l’édition de Rouen on lit : « elle avoit monté. » Perrin a omis toute l’apostille de Charles de Sévigné.
  2. LETTRE 486.— Cette lettre et la suivante manquent dans le manuscrit de l’Institut.
  3. Il y a cet au masculin dans notre copie autographe.