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1676M. de Lorges est enfin maréchal de France[1] : n’admirez-vous point combien il en auroit peu coûté de lui avancer cet honneur de six ou sept mois ? Toutes mes lettres ne sont pleines que du retour de M. et de Mme de Schomberg[2] : pour moi, je crois qu’il ira en Allemagne. Tout le monde veut aussi que je sois en état de monter en carrosse, depuis que j’ai appris votre heureux accouchement : il est vrai que c’est une grande avance que d’avoir l’esprit en repos : j’espère l’avoir encore davantage, quand j’aurai mes secondes lettres.

Adieu, ma très-chère et très-parfaitement aimée. Mon fils s’en va à Paris pour tâcher de conclure une affaire miraculeuse, que M. de la Garde a commencée avec le jeune Viriville[3], pour vendre le guidon. J’aime la Garde de tout mon cœur, je vous prie d’en faire autant, et de lui écrire pour le récompenser de l’obligation que je lui ai. J’ai encore ici la bonne Marbeuf, qui m’est d’une consolation incroyable. Adieu, mon enfant.

  1. Sa nomination est du 21 février. La Gazette l’annonce en ces termes, à la date de ce jour, sous la rubrique de Saint-Germain en Laye : « Le Roi, en considération des services très-importants que le comte de Lorges a rendus en plusieurs occasions, avec une capacité, un courage et un succès extraordinaire, l’a honoré du bâton de maréchal de France. »
  2. Le maréchal de Schomberg avait commandé l’armée du Roussillon pendant la campagne précédente.
  3. Nous avons déjà vu ce nom au tome III, avec une orthographe un peu différente (Virville) : voyez la p. 235, et la note 3.
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