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1676 mains je n’écris qu’à vous, et même je ne puis aller bien loin. Voilà mon petit secrétaire.

Je me sers de ce lavage -de M. de l’Orme; mais cett guérison va si lentement, que j’espère beaucoup plus au beau temps, dont nous sommes charmés, qu’à toutes les herbes du bonhomme. Du reste je me porte si bien, que je suis résolue à partir samedi 21. Nous avons mille affaires à Paris; celle du Mirepoix n’attend plus que nous. Je ne veux point retourner sur tout ce que j’ai souffert pendant mon grand mal il me semble qu’il est impossible de sentir de plus vives douleurs. Je tâchois d’avoir de la patience, et je voulois mettre à profit une si bonne pénitence mais malgré moi je criois souvent de toute ma force. N’en parlons plus, mon enfant, je me porte trèsbien, et ma timidité présente doit vous répondre de ma sagesse à venir. Vous ririez bien de me voir une poule mouillée comme je suis, regardant à ma montre, et trouvant que quatre heures et demie est une heure indue. Je suis plus étonnée qu’une autre de la santé du petit enfant; car je me fie fort à vos supputations, et je trouve vos réponses fort plaisantes; mais enfin ce sera donc un miracle si nous conservons cet enfant. Tout ce que vous dites de M. de Vardes est admirable; je comprends bien qu’il craigne vos épigrammes; c’est trop d’avoir contre lui vous et sa conscience. Je crois que l’affaire du frater se finira comme nous le pouvons souhaiter. Il montera à l’enseigne pour onze mille francs il ne sauroit mieux faire, et il trouvera toujours M. de Viriville [1] tout prêt à monter à cette place, quand il en sera las.

  1. LETTRE 514. — 1. Voyez tome III, p. 235, note 3, et ci-dessus, p. 368, la lettre du 26 février précédent.