Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 4.djvu/477

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1676N’est-il pas vrai que les petits ramoneurs sont jolis[1] ? On étoit bien las des Amours. Si vous avez encore Mmes de Buous[2], je vous prie de leur faire mes compliments, et surtout à la mère : les mères se doivent cette préférence. Mme de Brissac s’en va bientôt ; elle me fit l’autre jour de grandes plaintes de votre froideur pour elle, et que vous aviez négligé son cœur et son inclination qui la portoit à vous. Nous demeurons ici pour achever nos remèdes, la bonne d’Escars et moi. Dites-lui toujours quelque chose : vous ne sauriez comprendre les soins qu’elle a de moi. Je ne vous ai point dit combien vous êtes célébrée ici, et par le bon Saint-Hérem, et par Bayard, et par les Brissac et Longueval. D’Hacqueville me mande toujours des nouvelles de la santé de Mlle de Méri ; elle feroit peur si elle avoit la fièvre, mais j’espère que ce ne sera rien, et je souhaite qu’elle s’en tire comme elle a fait tant d’autres fois. On me fait prendre tous les jours de l’eau de poulet ; il n’y a rien de plus simple ni rien de plus rafraîchissant : je voudrois que vous en prissiez pour vous empêcher de brûler à Grignan. Mandez-moi comme vous dormez et comme vous vous portez. Vous me dites de plaisantes choses sur le beau médecin de Chelles. Le conte des deux grands coups d’épée pour affoiblir un homme est fort bien appliqué. J’ai rêvé que quand je vous ai parlé de M. de Buous, j’avois confondu la date de Salon et de Grignan. Mandez-moi d’où vient que le marché de votre terre s’est rompu. Adieu. Votre terrasse est-elle raccommodée ?

    gouvernement par le maréchal de Créquy ; dans sa charge de capitaine des gardes, par le maréchal de Lorges.

  1. Il s’agissoit d’un papier d’éventail que Mme de Sévigné avoit envoyé à Mme de Grignan par le chevalier de Buous. (Note de Perrin.) —Voyez la lettre du 8 mai précédent, p. 440.
  2. Voyez tome II, p. 367, note 11.