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1676souvenir tendre du séjour que j’y ai fait, et ce souvenir promet un second voyage, dès que je le pourrai. J’ai ri, en vérité, ma chère fille, mais c’est malgré moi, de la nouvelle du combat naval[1] que notre bon d’Hacqueville vous a mandée : il faut avouer que cela est plaisant, et le soin qu’il prenoit aussi de m’apprendre des nouvelles de Rennes[2] ; mais vous cherchez qui en rira avec vous, car vous savez bien le vœu que j’ai fait, depuis qu’il m’envoya une certaine lettre de Davonneau, qui me redonna la vie[3].

Que dites-vous du maréchal de Lorges que voilà capitaine des gardes ? ces deux frères deviennent jumeaux[4] et Mlle de Frémont[5] est, en vérité, bien mariée, et M. de Lorges aussi. Je m’en réjouis pour le chevalier[6] : je crois que plus son ami s’avancera, et plus il sera en état de le servir.

Mme de Coulanges me mande qu’on lui a mandé que Mme de Brissac est guérie, et qu’elle ne rend point les eaux de Vichy[7]  : voilà bien notre petite amie. Vous la trouverez bien au-dessus des servitudes où vous l’avez vue autrefois : elle n’aime plus qu’autant qu’on l’aime,

  1. Du combat rendu le 22 avril dans les eaux de la Sicile, entre l’armée navale de France, commandée par du Quesne, et les flottes réunies d’Espagne et de Hollande, commandées par Ruyter. Mme de Grignan était bien plus à portée que d’Hacqueville d’en avoir de promptes et sûres nouvelles. — La Gazette donne la relation de ce combat dans un numéro extraordinaire du 16 juin.
  2. Dans sa seconde édition (1754), Perrin ajoute pour la clarté : « quand j’étois aux Rochers. »
  3. Le maréchal de Duras et le maréchal de Lorges étoient tous deux capitaines des gardes du corps en même temps. (Note de Perrin.)
  4. Geneviève de Frémont, maréchale de Lorges. (Note du même.) — Voyez p. 395, la note 2 de la lettre du 8 avril précédent.
  5. Le chevalier de Grignan.
  6. Voyez la fin de la lettre suivante, p. 484.
  7. Voyez la lettre du 1er mars précédent, p. 369, note 1.