1676Je ne sais point comme la M*** en a usé avec son mari, mais je n’ai point ouï dire qu’elle ait changé son filou contre un autre. Le bon d’Hacqueville nous diroit de bonnes affaires s’il vouloit[1].
Pour les eaux de Vichy, ma chère fille, je m’en loue : elles m’ont redonné de la force, en me purgeant et en me faisant suer. Mon corps est bien ; ce qui me reste n’est pas considérable ; je ferai, quand vous serez ici, tous les remèdes que vous voudrez : pour cet été, je n’en ai aucun besoin, il faut que je songe à Livry, car je me trouve étouffée ici, j’ai besoin d’air et de marcher : vous me reconnoissez bien à ce discours. À ce que je vois, vous allez parler avec une grande sincérité sur le mariage que vous savez[2] ; écrivez-moi vos sentiments afin de ne pas oublier l’autre style. Ce que vous dites de la raison qui vous fait être bien aise que Monsieur de Marseille soit cardinal[3], est justement la mienne : il n’aura plus la joie ni l’espérance de l’être.
On mande des merveilles d’Allemagne. Ces Allemands se laissent[4] noyer par un petit ruisseau[5], qu’ils n’ont pas l’esprit de détourner. On croit que M. de Luxembourg les battra, et qu’ils ne prendront point Philisbourg : ce n’est pas notre faute s’ils se rendent
- ↑ Ce paragraphe n’est que dans les éditions.de 1726.
- ↑ Le mariage de la Garde.
- ↑ Toussaint de Forbin de Janson, qui de l’évêché de Marseille fut transféré, en 1679, à celui de Beauvais, ne fut cardinal qu’en février 1690, de la promotion que fit Alexandre VIII. (Note de Perrin, 1754.) — Dans sa première édition (1734), Perrin a omis le nom du diocèse, et imprimé simplement : « M. de ***. »
- ↑ Dans les éditions de Perrin : « Que dites-vous de ces Allemands, qui se laissent, etc. ? »
- ↑ Sans doute la Lauter, près de laquelle le duc de Lorraine était campé. — La Gazette annonce à diverses reprises que vers la fin de juillet, les Impériaux, au siège de Philisbourg, ont été forcés par des inondations de suspendre leurs attaques et de quitter leurs travaux.