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1675
frère du duc de Hanovre[1] ; et ce duc de Zell, qui avoit là toutes ses troupes, avoit voulu les commander ; tout a bien été pour eux. On ne sait encore rien du maréchal de Créquy depuis le petit bateau[2] ; pour moi, je le crois mort.

On-ne pense plus au chevalier de Lorraine ; il est à son abbaye voici un méchant temps pour les médiocres nouvelles. J’ai envoyé toutes vos lettres. Je parlerai à M. de Pompone pour le monseigneur[3]. En attendant, je crois que M. de Vivonne a son passe-port sans conséquence ; et, comme il est sûr que vous ne devez pas le fâcher[4], je lui écrirois un billet, et y ficherois un monseigneur en faveur de son nom. Pour les autres, il faut chicaner comme Beuvron et Lavardin : ils font écrire leurs sœurs, leurs mères ; ils ont cette conduite, je la sais, et ils évitent la décision. On croit que d’Ambres[5]

  1. Dans le manuscrit : « du duc d’Hanouvre. »
  2. Voyez la lettre précédente, p. 57.
  3. Il y eut une dispute en ce temps-là pour savoir si on devoit aux maréchaux de France le monseigneur en écrivant. (Note de Perrin.) Cette discussion se renouvela en l’année 1681. Voyez la lettre de Bussy du 6 mai 1681, la réponse de Mme de Sévigné, du 26 mai, et quelques-unes des lettres qui viennent après. On peut voir dans les Œuvres de Balzac (édit. de 1665, in-folio, tome II, p. 605, 606 et 607), deux curieux passages sur l’emploi du monseigneur en France.
  4. Dans les éditions de 1734 et 1754 : « que vous ne devez pas vouloir le fâcher. » Un peu plus loin Perrin a remplacé y ficherois par j’y glisserais ; et après j’écrirois, il a mis, dans sa seconde édition seulement, à votre place.
  5. Le marquis d’Ambres était lieutenant général au gouvernement de la haute Guienne, dont le maréchal d’Albret était gouverneur. Voyez p. 94 et 95, la fin de la lettre du 27 août suivant, et tome II, p. 104, note 4.