Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/111

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1676 veut rectifier la conduite de son mari ; elle veut ratifier ; il ne faut point perdre de si bons moments. Je la fus voir hier, et sa mère et Sanzei. Il faut qu’elle renonce au pacte, c’est-à-dire à toutes les infamies que fit son Mirepoix après qu’il eut signé la transaction. Ce sont des affaires que de finir avec ces gens-là, et l’on ne doit pas les quitter d’un pas[1].

Je veux aussi voir[2] M. Colbert pour votre pension : d’Hacqueville m’y mènera, dans sa maison à Paris[3], car je puis éviter le voyage de Versailles : voilà pour Madame.

Voici pour Monsieur. Vous saurez que son malheur l’envoie sur la Meuse, et son bonheur fait qu’il a un rhumatisme sur la cuisse et sur une hanche, qui lui fait beaucoup de mal, et l’empêche de se soutenir. Il est à Charleville, et me prie de demander son congé : il faut donc voir M. de Louvois, c’est une affaire. N’ai-je pas raison, ma belle, de me plaindre de mes enfants, et de leur dire des injures ?

J’ai fait ajuster votre petit appartement, et je ne veux pas qu’il vous y manque rien. Notre ami d’Hacqueville m’a encore parlé de ce règlement : il dit qu’il est bien. et que l’Intendant, qui est obligé de se trouver à l’ouverture de l’assemblée, donnera le branle aux évêques, et

    cinquième, qui commence par : « J’ai fait ajuster votre petit appartement. »

  1. 3. Voyez tome IV, p. 76, note 16.
  2. 4. « Il faut que j’aille voir. » (Éditions de 1734 et de 1754)
  3. 5. « D’Hacqueville m’y mènera quand ce ministre viendra à Paris. » (Ibidem.) — L’hôtel Colbert était au coin de la rue Vivienne et de la rue Neuve-des-Petits-Champs. « Il fut bâti par Bautru, acheté en 1665 par Colbert, qui y mourut en 1683, habité par Seignelay, acheté en 1713 par le duc d’Orléans, qui y mit ses écuries ; son emplacement est occupé par des maisons particulières et la galerie Colbert. » (M. Lavallée, Histoire de Paris, tome II, p. 202.)