Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/12

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[1]demeurer à ces têtes coupées sur la table ; ne quittez point le livre à cet endroit, allez jusqu’au fils[2] ; et si vous trouvez un plus honnête homme parmi ceux qui sont baptisés, vous vous en prendrez à moi. Pour l’épître dédicatoire, j’avoue qu’elle devroit être à la femme"[3] .

Vous croyez, ma chère, que je suis gauche, et embarrassée de mes mains point du tout, il n’y paroît point ; cette légère incommodité n’est que pour moi, et ne paroit nullement aux autres. Ainsi, ma fille, je ressemble comme deux gouttes d’eau à votre bellissima, hormis que j’ai la taille bien mieux faite[4]. Vous êtes, en vérité, trop agréable et trop bonne d’être si occupée et si attentive à ma santé. Ne soyez point en peine de Livry je m’y gouvernerai très-sagement, et reviendrai avant les brouillards, pourvu que ce soit pour vous attendre.

J’attends de Parère[5] cette petite affaire pour les lods

  1. sent le sang de tes sujets, qu’elles ont sucé, et que voilà dans ces bourses, » continua-t-il en les découvrant. (Histoire des Vizirs, etc., édition de 1679, tome I, p. 77.)
  2. 14. Achmet Coprogli, mort en décembre 1676.
  3. 15. L’ouvrage est dédié au duc de Bouillon ; mais comme les aventures qui y sont semées lui donnent beaucoup de ressemblance avec un roman, Mme  de Sévigné trouvait qu’il aurait été plus naturel de le dédier à la duchesse de Bouillon, dans la famille de laquelle on ne haïssait pas les aventures. (Note de l’édition de 1818.) — L’auteur (le sieur de Chassepol) dit au duc de Bouillon, en parlant du livre qu’il lui dédie : « C’est proprement la vie d’un héros que vous avez vu vous-même le sabre à la main, et aux conquêtes duquel vous avez aidé à donner des bornes, dans cette fameuse victoire que nos braves François remportèrent sur le grand vizir auprès de la rivière du Raab (juillet 1664) — »
  4. 16. Dans l’édition de 1754 « bien mieux qu’auparavant ; » à la ligne suivante, Perrin, pour corriger une petite négligence, a supprimé les mots « et si attentive ; » et terminé la phrase par « si occupée de ma santé. »
  5. 17. Premier commis de M. de Pompone. (Note de Perrin.) Voyez ci-dessus, tome IV, p. 122, note 4.