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Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/132

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Adieu, ma très-chère : je ne suis pas trop en train de vous parler d’autre chose. Nous sommes toujours ici dans cette forêt ; votre frère fait des remèdes[1]. Nous lisons saint Augustin, et nous sommes convertis sur la prédestination et sur la persévérance[2].


de charles de sévigné.

Il s’en faut encore quelque chose que nous ne soyons convertis : c’est que nous trouvons les raisons des semi-pélagiens fort bonnes et fort sensibles, et celles de saint Paul et de saint Augustin fort subtiles, et dignes de l’abbé Têtu. Nous serions fort contents de la religion, si ces deux saints n’avoient jamais écrit : nous avons toujours ce petit embarras. Adieu, ma chère petite sœur : venez nous voir[3] ; je serai ravi de vous voir, si je ne suis point pendu entre ci et là.


1676

594. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ ET DE CHARLES DE SÉV1GNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

À Livry, mercredi 4e novembre.

de madame de sévigné.

C’est une grande vérité, ma fille, que l’incertitude ôte la liberté. Si vous étiez contrainte, vous prendriez votre parti : vous ne seriez point suspendue comme le tombeau de Mahomet ; l’une des pierres d’aimant auroit emporté l’autre ; vous ne seriez plus dragonnée[4], qui est

  1. 10. Ce membre de phrase ne se lit pas dans l’édition de 1754.
  2. 11. Voyez la lettre du 21 octobre précédent, p. 111.
  3. 12. « Dépêchez-vous de venir. » (Édition de 1754.)
  4. Lettre 594. — 1. Voyez tome II, p. 56, note 18.