Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/17

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sur Mme de Maintenon. Je ne sais pourquoi je vous dis ces deux choses-là : ce sont, je vous assure, les moindres[1].

Le Roi a donné à un fils de Monsieur le Grand la belle abbaye de Monsieur d’Alby, de vingt-cinq mille livres de rente[2].

Mon zèle m’a conduite à parler moi-même à M. Picon[3] de votre pension ; il me dit que l’abbé de Grignan tenoit le fil de cette affaire, de sorte que je ne ferai plus que réveiller le bel abbé, sans me vanter d’avoir été sur ses brisées : c’est que je me défie toujours des allures des gens paresseux. Je ne la suis que pour moi[4] ; j’aimerois qu’on fût de même. Il a interrompu ma lettre, ce bel abbé, et il m’a promis de faire si bien, que je ne puis douter que nous n’ayons notre pension. Écrivez-lui un mot sur ce sujet, afin de l’animer à faire des merveilles ; il fera raccommoder nos lettres de marquisat[5] de la manière que je vous l’ai dit. Parère me promet tous les

  1. 7. Les éditions de 1726 ne donnent que la première de ces anecdotes, dans une lettre datée du 20 décembre 1676, et où se trouve en outre le dernier alinéa de cette lettre du 7 août. La phrase « il en dit tous les jours mille de cette sorte » est suivie de points. Voyez plus bas, la dernière note de la lettre du 15 décembre 1676.
  2. 8. Notre-Dame des Chastelliers, dans le diocèse de Poitiers. Ce fils du grand écuyer était François-Armand de Lorraine d’Armagnac, né en 1665, qui devint évêque de Bayeux le 5 novembre 1719, et mourut à Paris le 9 juin 1728.
  3. 9. Antoine-Hercule de Picon, seigneur et vicomte d’Andrezel, conseiller d’État en 1663, travaillait sous Colbert, dont il avait toute la confiance. Il mourut, en 1699, dans son château d’Andrezel, en Brie. Son fils Jean-Baptiste-Louis de Picon, vicomte d’Andrezel, a été ambassadeur à Constantinople ; il y est mort en 1727. Il avait épousé en 1709 Françoise-Thérèse de Bassompierre.
  4. 10. C’est le texte de la première édition de Perrin (1734). Dans sa seconde (1754), il a ainsi corrigé la phrase « Je ne suis paresseuse que pour moi. »
  5. 11. Voyez la lettre suivante (des 11 et 12 août), p. 13.