Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/188

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

1677 vois : il dit que le Roi remercie des services à venir ; qu’il est content des passés, et qu’il n’en veut plus de cette sorte[1] ; enfin la mortification est complète, et fait voir qu’il n’y a plus de péché mortel présentement qui soit si sévèrement puni que celui de paresse : il y a des accommodements à tous les autres ; à celui-là point de pardon. Je vous quitte pour aller faire un tour de ville[2].

Me voilà de retour. J’ai entendu le salut avec la bonne marquise d’Uxelles ; je voulois voir ensuite Mlle  de Méri ; elle étoit allée avec Mme  de Moreuil. J’ai été chercher des Grignans, car il m’en falloit. Le Coadjuteur venoit de partir pour venir ici ; j’ai recouru après lui, et le voilà ; il vous écrit. Je vous conjure, ma fille, si vous m’aimez, de ne point loger dans votre appartement à Grignan ; le Coadjuteur dit que le four est sous votre lit ; je connois celui qui est au-dessus ; de sorte que si vous ne vous tirez de tous ces fours, vous serez plus échauffée que vous ne l’étiez ici : contentez-moi là-dessus. J’ai appris que le Roi fut à Saint-Cloud ; il était seul, et la belle[3] étoit au lit. On vous mandera si les dames ne furent pas le trouver ; je n’en ai rien ouï dire jusqu’à présent.

Le bel abbé vous contera encore comme on a encore[4] soupçonné nos pauvres frères[5] de vouloir ravauder quelque chose à Rome sur le relâchement[6], et comme ils ont

  1. 13. « Il dit que le Roi ne veut point être servi de cette sorte. » (Édition de 1754.)
  2. 14. Dans notre manuscrit, qui n’a pas l’alinéa suivant, cette phrase est rejetée à la fin de la lettre : « Adieu, je m’en vais faire un tour de ville. »
  3. 15.Mme  de Ludres.
  4. 16. Le mot encore est ainsi répété dans notre manuscrit.
  5. 17. De Port-Royal.
  6. 18. Il s’agissait d’une lettre que Nicole avait écrite au pape Innocent XI, au nom des évêques de Saint—Pons (de Percin de Montgaillard) et d’Arras (Guy de Sève de Rochechouart) contre les relâchements