Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/191

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1677 n’ayez besoin d’un dragon, à point nommé : je ne sais ce que j’aurois fait, si j’avois entrepris ce voyage, voyant la quantité d’affaires que j’ai ici ; je n’y pensois pas quand je vous avois[1] ; enfin je n’ai pas encore pu aller à Livry. Mme  de la Fayette est revenue de Saint-Maur fort malade ; sa fièvre est augmentée, avec une colique dans les boyaux très-sensible : elle a été saignée ; si sa fièvre augmentoit, elle ne seroit pas longtemps malade[2] : ses amis sont occupés de ce nouveau mal.

Monsieur le Duc fait des merveilles : il me sera aisé de lui faire des plaintes de ces diantres de chemins[3]. Je laisse à mon fils le soin de vous répondre sur le poëme épique et sur les bonnes lectures que vous faites. Je ferai vos compliments à tous ceux que vous nommez ; ce sont des souvenirs précieux. La princesse de Tarente est au désespoir de ne vous avoir plus trouvée ; dites-m’en un mot, et de la bonne Marbeuf, qui vous adore parce que je vous aime ; j’envoie avec plaisir vos petits billets[4].

Le Coadjuteur vous dira comme son compliment extraordinaire au Roi a bien réussi, et comme il peut demeurer ici tant qu’il lui plaira. L’abbé de Grignan chasse les autres, en attendant qu’on le chasse quelque jour. L’abbé de Noailles[5] n’a point voulu de l’évêché de Mende[6] : le père

  1. 5. « Avec la quantité de petites affaires que j’ai ici ; je n’y pensois point quand vous étiez avec moi. » (Édition de 1754.)
  2. 6. « Si sa fièvre continue, elle ne sera pas longtemps malade. » (Ibidem.)
  3. 7. Il était gouverneur de Bourgogne.
  4. 8. Ce dernier membre de phrase ne se lit pas dans le texte de 1734.
  5. 9. Louis-Antoine de Noailles (second fils du duc de Noailles), depuis évéque de Châlons-sur-Marne (1680), et dans la suite cardinal et archevêque de Paris (de 1695 à 1729, date de sa mort). (Note de Perrin, 1754-)
  6. 10. Cet évéché fut donné à François-Placide de Baudry de Plancourt (nommé de Piancour dans la Gazette du 26 juin), mort en 1707.