Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/193

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1677 vous remercie de la fable de la Mouche ; elle est divine : on ne trouve en son chemin que des occasions de penser à elle : oh que je fais de poudre ! Eh ! mon Dieu, que cela est plaisant ! la Gillette ne doute point que ce ne soit elle qui fasse le tourbillon[1]. Il y en a d’autres aussi qui ressemblent à cette autre Mouche de la Fontaine.[2], et qui pensent toujours avoir tout fait : on trouve à tout moment de quoi faire ces applications.

Vos instructions du Mont-d’Or sont un peu extrêmes : à moins que d’être paralytique, on ne hasarde pas un bain de cette horrible chaleur ; et pour guérir des mains qui ne sont de nulle conséquence, on gâteroit toute une santé, et une machine qui se porte parfaitement bien[3]. Je vous enverrai l’avis de M. Vesou : soyez en repos, ma

    d’auteur, intitulé Histoire des Sevarambes, peuples qui habitent une partie du troisième continent, communément appelé la terre australe. Cet ouvrage, dont la première partie a paru chez Cl. Barbin en 1677, 2 vol. in-12, est attribué, dans les Mélanges tirés d’une grande bibliothèque, à M. Alletz. Il a été réimprimé au tome V du recueil qui a pour titre Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, Amsterdam et Paris, 1787. « L’article de la religion, dit l’éditeur de ce recueil (dans un Avertissement mis en tête de l’Histoire des Sevarambes), se sent plus que les autres de la singularité des opinions de l’auteur. Non-seulement son ouvrage a été proscrit en France, mais aussi dans les autres royaumes de l’Europe, où on l’avoit fait connaître par la voie de la traduction. »

  1. 15. Dans une fable intitulée le Moucheron ou la folle vanterie, qui est la VII de l’Ésope du temps, par Desmay, publié en 1677, on lit ces trois vers :

    Il (le Moucheron) commence un hymne à sa gloire,
    Ayant pour son refrain qu’il a fait seul voler
    Le tourbillon de poudre en l’air.

    La sotte bestiole s’est assise sur la croupe d’un des palefrois qui se disputent le prix de la course et soulèvent un long nuage de poussière.

  2. 16. Voyez la fable IX du livre VII, le Coche et la Mouche.
  3. 17. « On ne veut point gâter toute une santé, et une machine qui est dans son meilleur état. » (Édition de 1754.)