Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 5.djvu/373

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

1677 On dira : « Pourquoi se tue-t-il ? » et que diantre voulez-vous ? car quoiqu’il donne beaucoup de temps à l’Église[1], il lui en reste encore trop.

Adieu, ma fille ; adieu, tous mes chers Grignans : je vous aime et vous honore tous ; aimez-moi un peu[2]. On m’ôte mon écritoire, mon papier, ma table, mon siège. Oh ! déménage donc tant que tu voudras, me voilà debout.

Le bien Bon vous embrasse ; je ne le trouve point bien du tout ; si nous avions été à Grignan, c’eût été une belle affaire[3]. Mon écriture est méchante, mais ma plume est enragée ; elle criaille, et ne fait que des filets : la voilà jetée et déménagée.[4]

  1. 34. Dans l’édition de 1754 : « Et que diantre veut-on qu’il fasse ? Il a beau donner un temps considérable à l’Église, etc. »
  2. 35. Ce membre de phrase et le précédent ne sont pas dans le texte de 1754.
  3. 36. Cette phrase manque dans l’édition de 1734.
  4. volume, p. 102 et 103). Il faut lire tout l’article intitulé le Cardinal de Retz cartésien, auquel nous empruntons une dernière citation qui éclaircit deux ou trois endroits assez obscurs de nos lettres (voyez plus haut, p. 195 et 218) : « Si dom Robert, en métaphysique, est un disciple de Descartes, révolté contre tous les principes de son maître, il n’en est point ainsi en physique. Là, il est un fidèle cartésien. Adversaire déclaré des qualités occultes, il ne reconnaît à la matière d’autres qualités que celles qui tiennent à la qualité fondamentale de l’étendue. Par là est supprimé tout ce qu’on appelle qualités secondes de la matière, odeurs, couleurs, saveurs, etc… que Descartes réduit à des perceptions de l’âme ; ce qui conduit dom Robert à mettre dans l’âme les couleurs, et explique le ridicule des âmes vertes, que rappelle Mme de Sévigné. » (Même volume, p. 207.)