1680 ne peut écrire. Pour sa nièce[1], elle en parle fort plaisamment : elle a une violente inclination pour le frère aîné de son époux, elle ne sait ce que c’est : la tante le sait bien ; nous rîmes de ce mal qu’elle ne connoît point du tout, et qu’elle a d’une manière si violente[2]. C’est un patron rude, qui se tourne selon son caractère ; c’est la fièvre qu’elle a, comme quand le petit de la Fayette disoit qu’il étoit tout je ne sais comment, et faisoit des visites ; c’est qu’il avoit un accès furieux. Elle n’a de sentiment de joie ou de chagrin que par rapport à la manière dont elle est bien ou mal en ce lieu-là[3] : elle se soucie peu de ce qui se passe chez elle, et s’en sert pour avoir du commerce, et pour se plaindre à cet aîné[4]. Je ne vous puis dire combien cette voisine conta tout cela d’original[5], et confidemment, et plaisamment.
On parle de la guerre ; voilà ce qui me déplaît. Monsieur le Prince va à Lille ; il ne marche pas pour rien. On croit pourtant que le Roi ne sera pas plus tôt en chemin, que le roi d’Espagne abandonnera la qualité de duc de Bourgogne[6], et que tout fléchira le genou. Voilà bien des choses, ma pauvre enfant, dont nous n’avons que faire ; mais on cause. Ce n’est point le livre de la
- ↑ 22. Feu Madame (Élisabeth-Charlotte, palatine du Rhin). (Note de Perrin.) — Dans les deux éditions de Perrin : « Cette voisine parle fort plaisamment de sa nièce, qui a… et ne sait, etc. »
- ↑ 23. « Et qu’elle sent d’une manière si violente. » (Édition de 1737.) — « Et qui se fait sentir si vivement. » (Édition de 1754.) — Le commencement de la phrase suivante n’est pas dans le texte de 1737, qui reprend à : « c’est la fièvre… »
- ↑ 24. « Dans ce lieu-là. » (Éditions de 1737 et de 1754.)
- ↑ 25. La princesse de Tarente croyait que Madame aimait le Roi. Voyez la lettre du 28 juillet suivant, p. 553.
- ↑ 26. Condé partit de Paris le 28 juillet et arriva à Lille le 31. Voyez la Gazette des 3 et 10 août.
- ↑ 27. Cette prétention venait de ce que Marie de Bourgogne avait épousé Maximilien d’Autriche. (Note de l’édition de 1818.)