Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/196

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peu tard ; je vous en plains, et vous supplie d’entendre tout ce que je pense d’estime et d’amitié faites tout exprès pour vous. Notre bon abbé vous rend mille grâces de vous souvenir de Livry. Tous ces hôtes vous font des compliments plus ou moins sérieux. M. de Grignan est parti pour Provence ; mon fils est encore en Flandre[1].


1682

896. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ AU PRÉSIDENT DE MOULCEAU.

À Paris, 7e août.
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Madame la Dauphine est accouchée hier jeudi à dix heures du soir d’un duc de Bourgogne[2] : votre ami[3] vous mandera la joie éclatante de toute la cour, avec quel empressement on la témoignoit au Roi, à Monsieur le Dauphin, à la Reine ; quel bruit, quels feux de joie, quelle effusion de vin, quelle danse de deux cents Suisses autour des portes[4], quels cris de vive le Roi, quelles cloches sonnées à Paris, quels canons tirés, quel concours de compliments et de harangues, et tout cela finira[5].


  1. 8. L’original de cette lettre a été donné à M. le comte de Grave, qui l’a remis à M. de Walpole, qui desiroit avoir une lettre en original de Mme de Sévigné. (Note de l’édition de 1773, la première où cette lettre ait paru.).
  2. Lettre 896. — 1. L’élève de Fénelon, mort le 18 février 1712.— « Le 6 de ce mois, entre dix et onze heures du soir, dit la Gazette du 8 août, Madame la Dauphine accoucha heureusement d’un prince… La nouvelle en… fut annoncée hier au peuple dès le matin, par le canon de la Bastille et de l’Arsenal, par le canon et la cloche de l’Hôtel de ; ville et par la cloche du Palais. »
  3. 2. Corbinelli.
  4. 3. Tel est le texte de 1773. Dans l’édition de 1818, on a substitué muids à portes.
  5. 4. La lettre de Corbinelli n’a pas été conservée ; on y suppléera par le récit suivant de Bussy, extrait du manuscrit autographe de la