Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/23

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1680 toujours ce vieux et beau lit de velours qui vient des anciens Adhémars.

Votre premier président est un admirable personnage ; il faudroit lui dire :

Dormez, dormez, vous ne sauriez mieux faire[1] ;

c’étoit le temps qu’il étoit supportable à Grignan. Vous allez y avoir bonne compagnie. Il ne faut pas un moindre château que le vôtre pour contenir tant de Grignans.

On nous mande qu’il y avoit trente-six évêques, et six qui n’étoient pas encore sacrés, au sacre de Monsieur le coadjuteur de Rouen[2] : ce sont quarante-deux ; il n’y en avoit guère davantage au concile de Nicée[3].

Je[4] ferai vos compliments à Brancas ; mais je suis assurée qu’il n’en sera pas content. Le mariage de sa fille[5] est son ouvrage ; il a été fort sensible au succès. Prenez une page sur moi pour lui donner, et retranchez, retranchez votre écriture ; elle vous fit lever de votre lit avec la colique : le moyen d’aimer que vous preniez cette peine ?

  1. 9. Voyez tome II, p. 387.
  2. 10. Jacques-Nicolas Colbert : voyez tome VI, p. 256, note 8. « Le 4 de ce mois, dit la Gazette du 10 août, l’abbé Colbert, coadjuteur de Rouen, fut sacré, en l’église de Sorbonne, archevêque titulaire de Carthage par l’archevêque de Rouen, assisté des évêques de Bayeux et de Lisieux, en présence de l’archevêque de Paris, d’un grand nombre de prélats et d’autres personnes de qualité. » La liste des trente-six archevêques et évêques est donnée par le Mercure du mois d’août, p. 139 et 140. Le coadjuteur d’Arles est l’un d’eux. — Dans le texte de 1754, l’ordre est différent : « On nous mande qu’au sacre de Monsieur le coadjuteur de Rouen, il y avoit, etc. » — Les mots : « ce sont quarante-deux, » manquent dans cette édition.
  3. 11. C’est un souvenir, mais plaisamment amoindri, de la lecture que faisait alors Mme de Sévigné de l’Histoire de l’Arianisme. À Nicée il y avait plus de trois cents évêques.
  4. 12. Cet alinéa et le suivant ne sont que dans notre manuscrit ; mais il n’a pas les trois derniers de la lettre.
  5. 13. Voyez tome VI, p. 363, note 9, et p. 534.