Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/372

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1685 tout autre chose[1] que quand je suis partie. Vous parlez du temps qui vous respecte pour l’amour de moi : c’est bien à vous à parler du temps ! Mais que c’est une plaisante chose que nous n’ayons pas encore parlé de la mort du roi d’Angleterre[2] ! Il n’étoit point vieux, c’est un roi, cela fait penser qu’elle[3] n’épargne personne : c’est un grand bonheur si dans son cœur il étoit catholique, et qu’il soit mort dans notre religion[4]. Il me semble que voilà un théâtre où il se va faire de grandes scènes[5] : le prince d’Orange, M. de Monmouth, cette infinité de luthériens, cette horreur pour les catholiques ; nous verrons ce que Dieu voudra représenter, après cette tragédie ; elle n’empêchera pas qu’on ne se divertisse encore à Versailles, puisque vous y retournez lundi. Vous me dites mille amitiés[6] sur la peine que

  1. 16. Dans l’autographe : « toute autre chose. »
  2. 17. « Mais que cela est plaisant que nous n’ayons encore rien dit de la mort du roi d’Angleterre ! » (Édition de 1754.)
  3. 18. Tel est le texte de l’autographe. Les éditeurs ont remplacé elle par la mort.
  4. 19. « Et s’il est mort dans notre religion. » (Édition de 1754.) — Suivant des relations faites par des catholiques, Charles II reçut les sacrements et mourut dans notre religion. On trouva dans ses papiers deux mémoires, écrits de sa main, qui semblent ne laisser aucun doute sur sa catholicité ; mais il est surprenant que le roi Jacques ait donné à ces pièces une publicité dont la politique auroit dû lui faire sentir le danger. (Voyez l’Histoire secrète des intrigues de la France, tome III, p. 127.) On a peine à croire que Charles ait été dirigé dans cette grande action par le seul amour de la vérité, quand on le voit faire de son retour au catholicisme l’objet d’un traité secret, et en débattre le prix avec le roi de France. Dalrymple a fait connaître ces étranges transactions, dont une partie a été insérée parmi les pièces historiques qui sont à la suite des Œuvres de Louis XIV, tome VI, p. 434 et suivantes. (Note de l’édition de 1818.) — Voyez la lettre du 7 mars suivant, p. 374.
  5. 20. « Où il va se passer de grandes scènes. » (Édition de 1754).
  6. 21. « Mille tendresses. » (Ibidem.)