Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/478

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1685 souvent trop courte pour que j’aie eu une occasion d’en montrer, au lieu qu’à la campagne j’ai le loisir de paroître ce que je suis. Notre ami Corbinelli est comme moi : s’il est bon à Paris, il est encore meilleur à Livry. Il est bon à l’user, parce qu’il a de grandes ressources.

Il ne m’a pas mandé la mort du chancelier le Tellier : mais je l’ai sue d’ailleurs. Je la trouve aussi heureuse que sa vie[1] ; mais enfin quelque honneur qu’elle lui fasse, je ne suis pas fâché qu’il en jouisse : je l’aime mieux où il est que parmi nous. Celui qui le remplace est mon allié[2], et mon bon ami, et si j’avois occasion d’aller à son tribunal, il me feroit bonne justice. Pour mes ennemis, je vous le répète, Madame, je suis persuadé qu’un peu de temps m’en vengera : le plus jeune a plus de cinquante ans ; mais la jeunesse n’y fait rien[3], quand Dieu s’en mêle ; et je puis, sans m’en faire ac-.

    riale

    « comme je ne me dépêche jamais ; » trois lignes plus loin : « Notre ami Corbinelli, qui est fort bon à Paris, seroit encore meilleur à Livry ; » trois lignes après, les mots « mais je l’ai sue d’ailleurs » manquent, et l’alinéa suivant commence ainsi : « Il m’a mandé la mort du chancelier le Tellier. »

  1. 2. Bussy écrivit le 10 novembre à Louvois et au duc d’Aumont (voyez p. 464, note 9) pour leur faire son compliment de condoléance. Voyez ces deux lettres dans sa Correspondance, tome V, p. 471 et 472.
  2. 3. En marge, et d’une autre main : « par Mme  de Bussy. » — M. de Boucherat, nommé chancelier de France le 1er  novembre 1685, étoit allié du comte de Bussy, par le mariage de Mlle  de Boucherat sa fille, avec M. de Harlay de Bonneuil, cousin de la comtesse de Bussy. (Note manuscrite de Mme  de Coligny, et lettre de Bussy du 2 janvier 1686.) (Note de l’édition de 1818.)
  3. 4. Dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale : « mais la jeunesse et la santé n’y font rien, etc. » Deux lignes plus loin : « après les deux morts qui sont arrivées depuis deux mois. » La phrase qui suit ne se trouve que dans ce manuscrit, où elle a été biffée avec un soin tout particulier.