Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/540

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1686 prudes vous contentez de penser, que par les choses plaisantes d’elles-mêmes qu’elle dit. La première fois que je la vis, nous fîmes grande amitié, et[1] elle me pria de lui écrire ; je le lui promis. Je vous envoie[2] ma lettre et sa réponse.

Voilà, Madame, comment nous nous amusons[3]. ; mais je ne veux pas finir sans vous dire deux mots de l’opération qu’on a faite au Roi[4]. Il falloit que le mal fût grand et pressant ; car s’il n’avoit été que dangereux, tout ce qu’il y a d’habiles gens en France se seroient appliqués à le guérir par des cataplasmes et à lui épargner les douleurs et le péril d’une opération. Cependant, son bon esprit et sa fermeté l’ont tiré de ce méchant pas, qui à mon gré lui fait plus[5] d’honneur que le gain d’une bataille en personne. Cela lui va faire une santé pour longues années, car nous autres gens qui avons passé par les mains de Bessières[6] savons qu’il n’est pas seulement adroit, mais

  1. 8. Ces mots : « nous fimes grande amitié et… » manquent dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale.
  2. 9. « Je le lui promis, et je vous envoie, etc. » (Manuscrit de la Bibliothèque impériale.) Voyez ces deux lettres, de Bussy à Mme  de M*** (Goussob) et de Mme  de M***à Bussy, dans la Correspondance de Bussy, tome V, p. 601 et suivantes.
  3. 10. Dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale : « Voilà, Madame, comment nous nous amusons ; je ne vous dis pas que Mme  de Bussy est de retour de Paris depuis un mois, car ce divertissement-là n’est pas tout à fait de la force des autres. Je vous veux dire deux mots, etc. » Deux lignes plus loin : « car s’il avoit été seulement médiocre, tout ce qu’il y a d’habiles gens dans l’Europe… et à lui sauver les douleurs et le péril d’une opération. Cependant cela va bien. Nous autres gens qui avons passé, etc. »
  4. 11. Elle fut faite par Félix, à Fontainebleau, le lundi matin 18 novembre. — Voyez le Journal de Dangeau, tome I, p. 417, et la note des éditeurs et une note de M. le Roi, p. 398 et suivantes du Journal de la santé du roi Louis XIV.
  5. 12. Plus a été corrigé en autant, d’une autre main que celle de Bussy
  6. 13. La lettre au Roi dont Bussy parle dans la phrase suivante,