Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 7.djvu/95

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quefois dans les Morales de Plutarque[1], qui sont admirables, les Préjugés, les réponses des ministres, un peu d’alcoran[2], si on vouloit ; enfin je ne sais quel pays nous ne battons pas ; le peu de temps qui nous reste sera bientôt passé. Qu’il plaise à Dieu de vous donner de la santé, voilà tout ce que je desire et tout ce qui touche mon cœur. Mon fils vous dit mille tendresses ; vous êtes tous deux si vieux et si cassés, que je passe ma vie à vous garder. Faites bien tous nos compliments à toute la grande et bonne compagnie qui est autour de vous. Mme de Coulanges m’a écrit que vous reveniez à Paris, et qu’elle en étoit ravie. Sa lettre est fort jolie ; elle attend Brancas : il faut se taire après ce que vous avez dit de cette liaison qu’il veut faire. Mlle de Scudéry vient de m’envoyer deux petits tomes de Conversations[3] ; il est impossible que cela ne soit bon, quand cela n’est point noyé dans son grand roman.


857. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.

Aux Rochers, ce dimanche 29e septembre.

C’est une république, c’est un monde que votre château ; je n’y ai jamais vu cette foule. Montgobert me parle de quintille[4], je ne sais ce que c’est ; mais quoique

  1. 5. Mme de Sévigné les lisait sans doute dans la traduction d’Amyot.
  2. 6. Il avait été en 1647 « translaté d’arabe en françois par le sieur (André) du Ryer, sieur de la Garde Malezair.
  3. 7. Les Conversations sur divers sujets. Voyez plus bas, la lettre à Mlle de Scudéry qui précède celle du 13 septembre 1684.
  4. Lettre 857. — 1. On appelait ainsi le jeu de l’hombre à cinq.