Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/130

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scélérat, je ne vous oublierai qu’après ma mort : encore ne sais-je. Mes compliments à votre famille.

DE MADAME DE SÉVIGNÉ.

CE n’est point lui qui m’a empêchée de vous écrire : rengainez votre petite épée de Rambouillet[1]. Voici, Monsieur, une longue suite de bonnes ou méchantes raisons. Premièrement, il me souvient fort bien que je vous ai écrit la dernière, et que vous m’avez négligée et fait languir pour la réponse. Ensuite je suis entrée dans la tristesse de voir languir longtemps, et ensuite de voir mourir il y a deux mois mon cher oncle l’abbé de Coulanges, que j’aimois par tant de raisons, qui étoit mon père et mon bienfaiteur, à qui je devois tout le repos et tout le plaisir de ma vie, par le bon ordre qu’il avoit donné à mes affaires. Je l’ai pleuré amèrement, et le pleurerai toute ma vie, et non-seulement l’abbé, mais l’abbaye, cette jolie abbaye où je vous ai mené, qui vous fit faire un joli couplet sur les chemins, et où mon fils, par un enthousiasme qui nous réjouit, assis sur un trône de gazon, dans un petit bois, nous dit toute une scène de Mithridate, avec les tons et les gestes, et surprit tellement notre modestie chrétienne, que vous crûtes être à la comédie, alors que vous y pensiez le moins.

    et dit que « dans la prononciation soutenue, comme lorsqu’on parle en public, ou qu’on déclame des vers, il faut, soit à la fin du sens ou du vers, soit devant une voyelle, faire toujours sentir l'r ; et que même il est bon de la faire entendre aussi devant une consonne, quoiqu’alors la prononciation en doive être plus ou moins adoucie, suivant que la consonne qui suit, étant plus ou moins dure à prononcer, peut rendre aussi plus ou moins dur le son de l’r qui la précède. »

  1. 8. Voyez le commencement de la lettre du 24 novembre 1685, tome VII, p. 475, et p. 476, note 2.