Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/26

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1687 cherché nos Rabutins je les ai trouvés fort bons et fort anciens. Ce Mayeul vivoit en mil cent quarante-sept[1], il y a plus de cinq cents ans : cette source est belle. Mais j’ai trouvé que ce seigneur de Montagu, que j’ai toujours cru prince du sang de nos ducs de Bourgogne, n’a pour titre que chevalier de la Toison d’or et chambellan du duc ; expliquez-moi cela, mon cousin[2].

Je consens avec le Roi qu’Alonne soit devenu le comté de Toulongeon. Je voudrois ajouter au bonheur de ce ménage des enfants de toutes les façons. Je l’ai dit à mon grand cousin ; il falloit pour cela amener sa femme à Paris. Mais après tout, si la Providence le veut ainsi, ma nièce de Coligny leur tiendra lieu de tout, et soutiendra dignement la grandeur de cette succession avec ce petit d’Andelot[3]. Ne devient-il pas grand, et n’est-il pas toujours bien joli ?

La belle Madelonne reçoit toutes vos amitiés avec une joie et avec une reconnoissance plus qu’à demi rabutine. On donnoit hier au maréchal de Lorges le gouverne-

    Louis XIV, signée de Parère (Parayre), premier commis de Pompone, dont il est souvent parlé dans la Correspondance. C’était lui qui avait surveillé, après la mort de l’auteur, l’impression du second volume. Depuis, son ouvrage, successivement accru, fut porté à cinq, puis six, puis dix volumes (1759). La première édition (1674) ne parle pas des Rabutin ; dans la seconde (1681) on lit ce qui suit : La maison de Rabutin tiroit son nom d’un château de ce nom du Charolois. Elle est des plus nobles et des plus anciennes du duché de Bourgogne. Maieul de Rabutin vivoit en 1147, et il fut garant d’un traité que fit Guillaume, comte de Mâcon, avec Pierre le Vénérable, abbé de Cluny, et il assista à un traité fait en 1149 entre Ponce, évêque de Mâcon, et Renaud II, seigneur de Baugé et de Bresse. »

  1. 9. Dans l’édition de 1697 : « Ce Mayeul vivoit grand seigneur, en 1147. »
  2. 10. Voyez la réponse de Bussy, p. 24 et 25, et la Notice, p. 4.
  3. 11. Le fils de Mme  de Coligny. — Les mots : « ce petit d’Andelot, » ont été remplacés en interligne par : « son fils, » d’une autre main que celle de Bussy.