Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/288

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prend plus[1] je trouvois pourtant qu’il me faisoit à Brevannes de certains biens ; mais je n’y songe plus. Nous voulons vous persuader qu’il vous échauffe, joint à l’air que vous respirez ; nous voudrions vous jeter un peu dans les bouillons de poulet. Je vous trouve accablée de lettres tout le monde vous écrit, on vous attaque de tous côtés, et vous vous défendez contre dix. Jamais M. de.5[2] n’en fit tant que vous. Retranchez donc vos écritures, ma chère enfant, et commencez par moi ; je prendrai cette commodité que vous vous donnerez pour une marque dé votre amitié [3] Commencez la lettre, et après six lignes[4] donnez la plume à Pauline voilà de quoi occuper sa vivacité. Vous ne savez que trop que rien n’échauffe tant la poitrine, que d’écrire sans fin et sans cesse, comme vous faites. Je Vous en donnerai l’exemple, quoique ce soit prendre sur mon cœur et sur mes plaisirs ; mais je ne veux pas vous tuer par des conversations inutiles. Ne parlez que de vous et de vos affaires dans vos lettres ; car franchement, j’y prends trop d’intérêt pour les ignorer[5] . Voilà, ma très-aimable,




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    dit dans une addition au Journal de Dangeau (tome XII, p. 52) « C’étoit une manière de médecin qui se tua, lui et bien d’autres qui le crurent, par l’usage du café, qu’il faisoit lui-même. »

  1. 4.« Je n’en prends point. » (Édition de 1754.)
  2. . On dit que M. de. s’étant persuadé un jour qu’il avait tué cinq hommes contre lesquels il s’était battu en combat singulier, demanda sa grâce au Roi, et que se promenant peu de temps après avec M. de la Feuillade, il le pria de lui dire le nom de deux hommes qui passoient : Vous verrez, lui dit M. de la Feuillade, que ce sont deux de ceux que vous tuâtes il y a quelque temps. (Note de Perrin, 1737.)
  3. 6. Je prendrai pour une marqu: e de votre amitié cette commodité que vous vous donnerez. » (Édition de 1754.).
  4. 7.« Et à la sixième ligne. (Ibidem.) »,
  5. .8 « Car franchement je prends trop d’intérêt à ce qui vous regarde, pour me résoudre à l’ignorer. (Ibidem) »