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tends ce soir. Le marquis a soupé il y a trois jours avec moi; je le fis fort causer, et j’en fus, en vérité, très-contente [1]. Il y a un air de vérité et de modestie dans tout ce qu’il dit, qui ne sent point le style de tous ces jeûnes gens évaporés[2]), qui ont toujours l’air d’être fous, ou de mentir. Il me contoit les fatigues de son voyage de philisbourg ; elles furent extrêmes : le petit d’Auvergne[3] en eut quatre jours la fièvre de pure lassitude ; le marquis est vigoureux, il soutint celle qu’il avoit avec bien du courage[4] Il me conta toutes ses autres aventures, tous les coups qui avoient passé autour de lui, et sa contusion et tout cela[5] sans ostentation, avec un air froid et reposé, et vrai, qui plait infiniment. J’aime à parler à lui, je n’en perds point d’occasion. Il[6]soupa hier avec M. Turgot et quelques jeunes gens chez le petit la Martillière qui est si riche ; il revint à minuit. Il est allé au marché aux chevaux[7] il est occupé de son équipage ; il vous écrira ce soir. Il vous aime et connoît votre extrême
- ↑ LETTRE 1137. 1. Le marquis dîna l’autre jour avec moi; je le fis fort causer, et j’en fus, je vous assure, très-contente. » (Édition, de 1754.)
- ↑ 3.« De ces jeunes gens évaporés », (Ibidem.
- ↑ 3. Voyez ci-dessus, p. 316, note 3.
- ↑ .4. « 11 soutint avec bien du courage cette première épreuve, » (Édition de 1754.)
- ↑ 4. « mais tout cela » (Edition de 1737)
- ↑ 6. Le Turgot dont il est ici question était-il l'un des deux qui faisaient alors partie du conseil des finances : Antoine Turgot, sieur de Saint-Clair maître des requêtes et gendre de Le Peletier de Souzy (l'intendant des finances, frère du contrôleur général )ou l'avocat général du conseil des finances, Turgot de Surmont ?
- ↑ 8. Il paraît, d’après le Dictionnaire de Paris de Hurtaut et Magny que ce marché se tenait encore en 1687 sur le terrain où l’on a bâti la rue d’Antin et quelques rues voisines ; que peu de temps après il fut transféré là où il se tient aujourd’hui, au delà du Jardin des plantes.
