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vieille, ni malade vous savez où cela me jette 20.[1] Le chevalier vous envoie Esther dites-en votre avis. Nous[2] avons transi de l’horrible histoire de ce pendu : quelle affreuse mort! voilà un homme bien appelé dans l’enfer; il faut dire, comme saint Augustin s’il avoit été d’avec nous, il seroit demeuré avec nous.[3] Cependant je voudrois qu’on lui eût donné quelques jours pour tâcher de le ramener; car c’est une chose bien terrible que de l’étrangler au milieu des blasphèmes.

1 l/j6. DE MADAME DE SÉV1GNÉ

A MADAME DE GRIGNAN

A Paris, ce lundi 7° mars.

Vous auriez pleuré samedi, ma fille, aussi bien que nous, si vous aviez vu partir votre cher enfant[4] il n’y eut pas moyen de s’en empêcher; cependant il fallut comprendre que c’étoit un voyage, car il n’est question de rien du tout encore. Il étoit joli[5]

  1. 21. Voyez la lettre du 17 juin 1685, tome VII, p. 408.
  2. 21. Cet alinéa ne se lit que dans l'édition de 1754.
  3. 22. C’est un verset de la première Êpitre de saint Jean (chapitre II, 19) que Mme de Sévigné avait sans doute vu cité dans quelque ouvrage de saint Augustin Si fuissent ex. nobis, permansissent utique nobiscum. « S’ils avaient été d’avec nous, ils seraient certes demeurés avec nous. »
  4. LETTRE 1146. 1. « Si vous aviez vu partir votre cher enfant, vous auriez pleuré samedi aussi bien que nous. » (Édition de 1754)
  5. 2. Cependant comme il n'est question de rien du tout encore, il fallut comprendre que c'était un voyage etc. (Ibidem.)