Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 8.djvu/98

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jours pour le moins. Prenez donc tout ce que je vous ai mandé sur ce pied-là, et comptez qu’il n’y a rien de fixe en ce pays-là que la grandeur du Roi, sa magnanimité, sa bonté, et sa piété.

J’entendis un sermon aux Jésuites le jour de la Saint-Louis, dont je vous conterai le détail et les plus beaux endroits, et vous en serez surpris. C’est un père de l’Oratoire, nommé la Roche [1] dont le cœur est de roche contre les fausses vertus.

Adieu, Monsieur : trouvez bon que j’assure ici Madame la Marquise de mes très-humbles respects, et que je la fasse souvenir de mon attachement pour sa personne et pour son mérite.

DE MADAME DE SÉVIGNÉ.

LE madrigal de Monsieur le Prince nous a paru comme à vous[2], et la mort du vieux la Tournelle trop ferme. Comme vous dites, en ces rencontres un peu d’aide fait grand bien.

D

  1. 9. Le P. la Roche prêcha deux années de suite le carême devant Louis XIV, en 1691 et 1692. Il a laissé des sermons et un éloge duchancelier Boucherat. C’est lui sans doute dont l’abbé le Gendre dit au commencement de ses Mémoires (p. 17) « Des prêtres de l’Oratoire qui faisoient grande figure parmi les prédicateurs, le P. de la Roche passoit pour le plus brillant. »
  2. 10. Une main autre que celle de Bussy a ajouté ici, au-dessus de la ligne « très-joli,