Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/105

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voie quand je puis de petites lettres de change à Beaulieu, mais pas tant que je le voudrois. Je n’ai point encore été à Nantes. J’y fais exécuter ceux qui me doivent; je ferois mal ces expéditions. Nous avons lu les Variations de Monsieur de Meaux avec délices ; ce livre seroit digne de vous. Adieu, mon cher Monsieur :à la mort et à la vie, je vous aimerai et vous estimerai très-indépendamment de la qualité de gouverneur du marquis de Grignan. C’est à vous que vous devez ces sentiments. Je me moquerois bien de vous, si vous m’écriviez plus sérieusement. Quelle folie ! mais je vous prie que je sois la première avertie de l’aimable chimère.

Suscription : Pour Monsieur du Plessis.

1191. DE MADAME DE SÉVIGNÉ ET DE LA JEUNE MARQUISE DE SÉVIGNÉ A MADAME DE GRIGNAN.

Aux Rochers, mercredi 29è juin.

DE MADAME DE SÉVIGNÉ.

JE ne vous puis dire, ma chère enfant, à quel point je plains Monsieur le chevalier : ;il y a peu d’exemples d’un pareil malheur[1] sa santé est tellement déplorée depuis quelque temps, qu’il n’y a ni maux passés, ni régime, ni saison, sur quoi il puisse compter. Je sens cet état, et par rapport à lui, qu’on ne peut connoître sans s’y attacher et sans l’estimer infiniment, et par rapport à votre enfant, qui y perd tout ce qu’on y peut perdre[2] ; tout cela



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  1. LETTRE 1191 1. Ce membre de phrase n’est pas dans l’édition de 1737.
  2. 2. « Et par rapport à lui, et par rapport à votre fils, qui y perd. » (Édition de 1754.) infiniment