Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/211

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

consolera par l’assurance qu’il vous donne de ne plus tâter de l’arrière- ban[1], qu’on lui avoit fait accepter pour faire valoir la dépense que l’on fait à la tête de cette noblesse. En voilà trop, ma fille : j’admire comme la plume va vite et plus loin qu’on ne veut.

Au reste, je crois, selon l’idée que je me fais de la personne et de l’esprit de Pauline, qu’elle est fort piquante et fort aimable, et mille fois plus que des beautés qui n’ont point ces accompagnements. Je m'imagine aussi que ce bon duc l’aura trouvée telle qu’elle est, et vous, ma chère enfant, telle que vous êtes ; je ne suis point en peine de votre beauté dès que vous vous portez bien.

J’ai mandé à Mme de la Fayette que son fils devoit trembler d’épouser Mlle de Marillac, dont notre marquis étoit amoureux :ce mariage est fort bon, elle est de bonne maison, une alliance agréable[2], tous les Lamoignons, deux cent mille francs, des nourritures à l’infini. Mme de la Fayette assure tout son bien, elle n’en veut que l’usufruit :n’est-ce pas assez? Elle est fort contente. Le mariage ne se fait qu’après la campagne[3]. Monsieur d’Arles m’a écrit amoureusement : il est content de Forges ; il me mande que Mme de Vins a gagné son procès ; je lui écris pour m’en réjouir. Mon fils vous fait mille tendresses ; il vous mande de lui tout ce que je vous en ai mandé. Il a vu à Rennes la beauté de la belle-fille de M. de Pommereuil : elle est tellement bègue

  1. l3. « Par la résolution où il est de se dispenser de l’arrièreban. » (Édition de 1754.)
  2. 14. « Ce mariage est très-approuvé, la maison est fort bonne, l’alliance agréable. » (Ibidem.)
  3. 15. «  Ne se fera qu’après la campagne. » (Ibidem,) II se fit le 12 décembre suivant. Voyez la lettre du 14 décembre 1689, et tome III, p. 194, note 2.-- La lettre se termine ici dans l’impression de 1737.