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Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/256

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tises : elles le deviennent en arrivant mal à propos : on est triste, on est occupée[1] , on est en peine ; une lettre de Bretagne se présente, toute libre, toute gaillarde, chargée de mille détails inutiles ; j’en suis honteuse, ma fille ce sont[2] les contre-temps de l’éloignement.

Je vous ai mandé comme je ne suis plus du tout fâchée contre M. et Mme de Chaulnes[3]. Il est certain, et mes amies[4] me l’ont mandé, qu’il ne pouvoit parler des affaires de Bretagne, sans prendre fort mal son temps. Il parla à M. de Lavardin, il crut qu’il auroit la même envie que lui de servir mon fils[5], et cela étoit vrai. Il a depuis écrit à M. le maréchal d’Estrées, et cette lettre feroit son effet, si le Roi n’avoit dit tout haut à tous les prétendants à cette députation, qu’il y avoit longtemps qù’il étoit engagé : Mme de la Fayette me le mande, sans me dire à qui on le saura bientôt. Elle[6] m’ajoute que M. de Croissi a nommé mon fils au Roi, qui ne marqua nulle répugnance à cette proposition ; mais que le même jour Sa Majesté se déclara et voilà ce qu’attendoit le maréchal, qui se soucie fort peu que le gouverneur de Bretagne perde ce beau droit, pourvu qu’il fasse sa cour. Mme de la Fayette lui a rendu tous ses engagements, et l’affaire finit ainsi. Mon fils est à Rennes, agréable au maréchal, qu’il connoit fort; il l’a vu cent fois[7] chez la marquise d’Uxelles, contestant hardiment Rouville ; il

  1. 6. Les mots : « on est occupée, » ne sont pas dans l’édition de 1737.
  2. 7. « J’en suis honteuse ; mais, je vous l’ai dit cent fois, ce sont, etc. » (Édition de 1754.)
  3. 8. Voyez la lettre du 2 octobre précédent, p. 239.
  4. 9. « Mes amis. » (Édition de 1737.)
  5. 10. « II recommanda mon fils à M. de Lavardin, croyant qu’il auroit la même envie que lui de nous servir. » (Edition de 1754.) »
  6. 11. Cette phrase et la suivante manquent dans l’édition de 1737, qui reprend : Mon fils est cependant à Rennes, etc. »
  7. 12, « qu’il connoît fort, et qu’il a vu cent fois, etc. » (Édition de 1754.) -- Pour Rouville, voyez tome II, p. 415, note 4.