Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/268

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Coetlogon par mille raisons, il se soit contenté de marquer simplement en partant son intention à M. de Lavardin, et par une lettre au maréchal d’Estrées, et qu’il n’ait pas voulu se faire une affaire et un dégoût de ne pouvoir plus faire un député[1] , quand il est assez heureux pour cacher dans cette occasion le gouverneur de Bretagne derrière l’ambassadeur de Rome, et de brouiller tout par son éloignement. Il est heureux que ce soit[2] M. de Coetlogon, quand il n’y a point de part : s’il n’eût pu l’éviter, c’eût été une couleuvre à avaler[3] et je dis plus encore, s’il n’avoit point été ambassadeur, je crois qu’en bonne politique des courtisans[4]:, le Roi étant engagé à M. de Cavoie, il eût fallu faire un fagotage de réconciliation, plutôt que de vouloir paraître dans son gouvernement avec un député qui l’eùt été malgré lui. Je fais M. de Grignan juge de ce que je dis, et je ne reçois le jugement tumultueux qui me paroit dans votre lettre que comme un effet de votre amitié à tous, et point du tout de vos réflexions : au nom de Dieu, mandez-moi si je vous persuade; car pour moi, je me persuade et je trouve que je dis fort bien. [5] Autrefois c’étoit là la plus

  1. 5. « II se soit contenté en partant de marquer simplement son intention à M. de Lavardin et d’en écrire au maréchal d’Estrées. On conçoit aisément qu’il n’a pas voulu se montrer, ni se faire un dégoût de ne pouvoir plus nommer un député, etc. » (Édition de 1754.) Le texte de 1737- est conforme à notre manuscrit, si ce n’est qu’il donne : « à M. le maréchal d’Estrées, » et : « qu’il n’ait point voulu. »
  2. 6. « C’est un bonheur que ce soit, etc. » Édition de 1754.)
  3. 7. «  c'eût éé encore une couleuvre à avaler. » (Édition de 1737.) « S’il n’avoit pu réussir à l’éviter, c’étoit une couleuvre à avaler. » (Édition de 1754.) Notre manuscrit, par une faute singulière de copie, porte coutume, au lieu de couleuvre,
  4. 8. « De courtisan. » (Éditions de 1737 et de 1754.)
  5. 9. « Mandez-moi si je vous persuade ; car il me semble que je dis fort bien. » (Édition de 1737.) « Mandez-moi si je vous persuade ; pour moi, je trouve que je dis fort bien. » (Edition de 1754)