Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/315

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arrêts, et qui était composé de juges des deux sexes. Nostradamus parle de tribunaux où les dames exerçaient seules la juridiction ; il cite à la page 26 deux cours d’amour qui étaient tenues à Pierrefeu et à Signe par des dames illustres; et à la page 131 il parle de la souveraine cour d’amour que tenaient les dames de Romanin, et où l’on portait les appels des sentences rendues par les deux premières. Voyez les Vies des…… anciens poëtes provensaux, par Jean de Nostradamus, Lyon, 1575, et les Recherches sur les prérogatives des dames, par le président Rolland, Paris, 1787. (Note de l’édition de 1818.)

dont il a entendu parler, et qu’il a prise pour une fable. Il est homme de cabinet et curieux ; il veut savoir cette vérité de la gouvernante de Provence, et si l’on se venoit plaindre à cette cour, si l’on rendoit des sentences, si c’étaient les femmes qui jugeoient : vous avez des beaux esprits à Arles [1], et un Monsieur le prieur de Saint-Jean à Àix1[2], n’est-ce pas? qui vous dira la vérité de ce fait. Guébriac a trouvé cette feuille pour préface à un livre d’un François Barberin[3]17 qui en parle : je l’envoie à Pauline; peut-être entendra-t-elle[4] cette prose comme le Pastor fido. Voilà, ma chère fille, une bagatelle, dont vous donnerez le soin à quelqu’un, sans vous en inquiéter. Si vous étiez à Aix, Montreuil feroit cette affaire, pour son ancien

  1. 15. « De beaux esprits d’Arles. » (Édition de 1754.) --Voyez tome III, p. 505, note 15.
  2. 16. Voyez plus bas, p. 385, une note de Perrin à la fin du premier alinéa de la lettre du 4 janvier 1690.
  3. 17. Francesco Barberino, poëte lyrique toscan, né en 1264, mort en 1348. On a de lui les Documenti d’Amore (les enseignements d’amour), poème moral, imprimé à Rome en 1640, avec une vie de l’auteur et quelques éloges. Les Barberini, qui ont donné à l’Église le pape Urbain VIII, prétendaient descendre de Francesco Barberino. L’éditeur des Documenti d’amore, Federico Ubaldini, parle assez longuement des cours d’amour dans la préface ou avis au lecteur que Mme de Sévigné envoie à Pauline : Si eressero, dit-il entre autres choses, alcuni tribùnali che Corte d’Amore si chiamavano dov’erano presidenti le piu valorose Donne del paese, per dar fine alle çontese amorose….. Passo in Italia tal costume, e massimamente nee due Sicilie…..
  4. 18. « Elle entendra peut-être »(Édition de 1754.)