Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 9.djvu/320

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̃ principauté d’Orange[1] qui se donne si sincèrement au Roi, vous pût récompenser de ce que vous avez perdu ; mais il y a longtemps qu’elle est dans votre gouvernement[2] sans que vous en soyez mieux.

Je suis ravie que vous ayez écrit à Mme de Chaulnes. Ne trouvez-vous pas jolie la petite conversation qu’elle m’a envoyée, et que vous avez ? On me mande que Coulanges est le favori du pape[3], et que M. de Chaulnes fait faire un carrosse d’audience, qu’il tient une table comme aux états : voilà un air d’établissement.

A propos, ma chère fille, nos états finirent lundi : on a donné dix mille écus au maréchal d’Estrées ; il les a dépensés et au delà. Les députations à Monsieur de Rennes, à M. de Coetlogon,

Le reste ne vaut pas l’honneur d’être nommé[4].

Mon fils[5]sera ici demain ; il m’amène l’abbé Charrier, mon fermier du Buron[6], qui est un gros monsieur qui a part dans les fermes, et Mme de Marbeuf, et encore d’autres : nous avons plus de peur de tout ce monde que de notre solitude.

Assurément votre frère[7] se donne la liberté de citer assez souvent les bons frères qui ordonnent le lit à part dans la canicule[8] ; les romans sont dans la grande règle en comparaison de ce fou de livre. Je ne veux rien dire

  1. 13. « Que cette principauté d’Orange. » (Édition de 1754.)
  2. 14. Depuis 1673 : voyez tome III, p. 297, note 2.
  3. 15. Voyez plus bas, p. 330, la lettre du 27 novembre suivant.
  4. 16. Vers de Cinna, acte V, scène 1.
  5. 17. « Votre frère. (Édition de 1754.)
  6. 18. Ce fermier, d’après une note de l’édition de 1820 des Mémoires de Coulanges, s’appelait Branjon. Voyez tome VIII, p. 71, note 8.
  7. 19. « Mon fils. » (Édition de 1754.)
  8. 20. Voyez la lettre du 19 octobre précédent, p. 266.