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je ne pense point à ces temps-là sans émotion, et sans reconnoissance envers Dieu [1]
1239. DE MADAME DE SÉVIGNÉ
A MADAME DE GRIGNAN.
Aux Rochers, mercredi 30è novembre[2]
Que je vous suis obligée ma fille, de m’avoir envoyé la lettre de M. de Saint-Pouanges[3] c’est un plaisir d’avoir vu, ce qui s’appelle vu, une telle attestation de la sagesse et du mérite de notre marquis, fait exprès pour ce siècle-ci vous n’y êtes pas oubliée ; je suis ravie de l’avoir lue ; je vous la renvoie[4] avec mille remerciements. Pour moi, je crois que vous aurez permission de vendre la compagnie du marquis ; je l’espère[5], et j’attends encore cette joie.
Je m’intéresse toujours à ce qui regarde Monsieur le chevalier, non parce qu’il s’amuse à lire et à aimer mes lettres ; car au contraire je prends la liberté [6] de me moquer de lui; mais parce que effectivement sa tête est fort bien faite, et s’accommode à merveilles avec son cœur ; mais d’où vient, puisqu’il aime ces sortes de lectures, qu’il ne se donne point le plaisir de lire vos lettres avant que vous les envoyiez ? Elles sont très-dignes de son estime quand je les montre à mon fils et à sa femme
- ↑ . « Ni sans reconnoissance envers Dieu. » (Édition de 1754.)
- ↑ LETTRE 1239. 1. Dans l’édition de 1737, cette lettre est datée du mardi 29è novembre..
- ↑ 2. Voyez tome VIII, p. 202, note 4-
- ↑ 3. «…… d’avoir lu cette lettre, et je vous la renvoie, etc. » (Édition de 1754.)
- ↑ 4. Les mots : je l'espère, ne sont que dans l’édition de 1737.
- ↑ 5. « mes lettres; je prends au contraire la liberté, etc. » (Édition de 1754.)