ou sept cents livres pour le service du Roi, si vous le pouvez. Vous en avez autrefois assez donné à Monsieur votre fils pour ce sujet. Essayez à passer pour bourgeoise de Paris, j’y consens, et à tout ce qui pourra vous empêcher de donner de l’argent, hormis à ne vous plus reconnoitre pour ma chère cousine car pour cela je payerois plutôt pour vous. Voici le troisième arrière-ban que j’ai vu en ma vie, mais les deux premiers furent convoqués à la fin des campagnes, après quelques méchants succès.[1] Cet arrière-ban-ci est fort extraordinaire c’est en déclarant[2] la guerre qu’on le convoque ; cela marque un excès de précaution.
Mme de Montjeu est une bonne femme et très-aisée j’aime fort à la voir souvent à Montjeu ou à Dracy[3] ; mais elle a bien la mine de me donner rarement ce plaisir. Ma sœur de Toulongeon est plus jolie qu’elle de corps et d’esprit, et vraisemblablement sera ma voisine toute ma vie.
Le fort de la guerre sera en Flandre, parce que l’Empereur sera occupé par le Turc et par Tékeli. Les Liégeois ont fait une perfidie au Roi qui n’a point d’exemple dans notre siècle; il en faut faire un exemple aux siècles à venir[4] Le Roi ne se relâche point sur les secours qu’il a commencé de donner au roi d’Angleterre. Rien au
- ↑ LETTRE 1176. 1. Les arrière-bans de France eurent ordre de se rendre en Lorraine au mois de mai 1635 ; Rabutin de Bussy, père de Bussy Rabutin, y conduisit la noblesse du Nivernois, et trois cents hommes de recrues dont il donna le commandement à son fils. (Mémoires de Bussy, tome I, p. 8.) On a vu dans la lettre de Bussy du 23 mars 1689 (tome VIII, p. 546, 547) que les arrière-bans avaient été de nouveau convoqués en 1674.
- ↑ 2 Le mot déclarant est écrit en interligne, de la main de Bussy au-desdus de commençant qui est biffé
- ↑ 3 Dracy-le-fort, sur la route de Chalon-sur-Saône à Autun.
- ↑ 4. Liège fut bombardé en 1691 par le lieutenant général (depuis maréchal) de Boufflers.
