Page:Sévigné Lettres édition Capmas 1876 tome 1.djvu/138

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122 INTRODUCTION. x prenait a Mme de Grignan la disgrace de M. de Pom- pone. Dans la première édition de Perrin', se trouve ee passage, que l`éditeur n`a pas reproduit dans sa seconde édition, et qui ne figure nulle part dans notre manuscrit: « M. de Pomponc n’étoit pas de ces ministres sur qui une disgrâce tombe à propos, pour leur apprendre Yhumanité, qu’iIs ont presque tous oubliée; la fortune n'avoit fait qu’empl0yer les vertus qu’il avoit, pour le bonheur des autres; on l’aimoit, et surtout parce qu'on Yhonoroit infiniment. >> En lisant attentivement la lettre, on découvre aisé- ment, nous semble-t-il, que cet éloge de M. de Pom- pone, dont le style embarrassé et lourd s"écarte sensi- blement de la manière simple et naturelle de Mme de Sévigné, a été jeté par l`éditeur entre deux passages écrits pour se suivre immédiatement et qui se trouvent ainsi disjoints d’une manière fâcheuse. Perrin lui-même l’a compris, et dans sa seconde édition, ·——n'ayant plus sans doute alors dans l`esprit la pensée d°un blâme indirect à adressera quelqtfun des ministres en place, —— il a eu · le bon goût de reprendre sa prose, ce qu°il 11`aurait pas lait, selon toute vraisemblance, si l`éloge qu’il retirait ” avait réellement fait partie de la lettre originale. Du reste, dans cette seconde édition, et à titre sans doute de compensation, Perrin, pour ne pas frustrer complétement la mémoire de l'aneien ministre disgracié de Louis XIV du bénéfice de ses éloges, a ajouté, dans une autre partie de la même lettre, une nouvelle phrase, une nouvelle réflexion a sa louange, plus courte que 1. Tome IV, p. 321.