Page:Sévigné Lettres édition Capmas 1876 tome 1.djvu/143

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INTRODUCTION. I2'] dans la lettre du 21 juin de la même année, et il en a fait Yusage que nous allons voir. ._ Dans cette lettre du 21 juin 1671, Mme de Sévigné, qui Illïtïiûli, pas été sans s’apercevoir des dispositions assez froides et des manières peu graeieuses de Mme de Grignan pour le bon abbé de Coulanges, l’oncIe et le tuteur si dévoué cle Marie cle Babutin, disait à sa lille, en dissimulant comme toujours ses conseils sous les formes les plus adroitement adoucies : << Je suis ravie de voir comme il (Fabbé de Coulanges) vous aime, et c’est une des choses dont je veux vous remercier, que de faire tous les jours augmenter cette amitié par la ma- nière dont vous vivez avec moi et avec lui. Jugez quel tour- ` ment j’aurois s’il avoit d'aut1·es sentiments pour vous; mais il vous adore. >¤ ' Voulant cacher, mieux encore qu’ils ne Tétaient, les sentiments un peu aigres de la comtesse pour le bien Bon, que ce passage laissait voir, Perrin a eu recours à ses moyens ordinaires : il a supprimé tout ee qui pouvait traliir l`l1umeu1· parfois un peu diilicile, on le sait, de Françoise de Sévigné, et a substitué, aux phrases inquié- tantes qu`il s`était cru obligé de retranclier, la phrase de la lettre du 18 mai, que nous l`avons vu tout à l’heure mettre de eété. Il a fait dire ainsi à Mme de Sévigné : ' « Je suis ravie de voir comme le bon abbé (Fahbé de Cou- Ianges} vous aime; son cœur est pour vous comme si je l’a:»ois pétri de mes propres mains; cela fait justement que je Z`a- dore'. » 1. Le passage se trouve dans les deux éditions de Perrin : édi- tion de 1734, tome I, p. 240; édition de 1754, tome I, p. 264.