Page:Sévigné Lettres édition Capmas 1876 tome 1.djvu/94

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78 INTRODUCTION. la description que nous cn avons donnée et par tout ce que nous en avons dit, ]1,(:'!SÉ pas un manuscrit auto- graphe; il 11`émane pas directement de Mme de Sevi- gné ; ce n'cst pas elle qui l°a fait, et ce n’est pas elle non plus qui a présidé à sa composition. Bien diH`é- rentc de son cousin Bussy-Babutin, — qui veillait, avec , le zèle que Yon sait, à ne rien laisser perdre de ce qu`il écrivait, et aussi de ce qu`on lui écrivait d°un peu in- téressant, et qui, par suite de cette préoccupation, dont nous ne devons pas t1‘Op· nous plaindre, avait pris soin de faire lui-même," ou de faire faire sous sa direction, des copies de sa correspondance et de ses mémoires,- Mme de Sévigné, en écrivant à sa Elle, n’avait d'autre souci, d°aut1‘e pensée, que de 'satisfaire son cœur, tour- menté d’une incessante et dévorantc tendresse, et c'est d°instiuct, pour ainsi dire, qu'elle donnait carrière à son génie. Jamais certes elle ne songea à faire elle-même des copies de ces lettres « écrites d'un trait »>, et- qui cepen- dant, grâce à la richesse de son esprit, finissaient assez souvent par former « denvrais petits volumes ». Moins encore songea-t-elle à faire transcrire par des tiers ces pages, « écrites à course de plume », dont pour rien au monde, à coup sûr, elle n°aurait voulu livrer le secret à l°indisc1·ét:ion— de copistes, dont la fidélité ne lui aurait jamais été assez sûre. Pourquoi d’ailleu1·s garder des copies? Elle connaissant sans doute le de ses let- tres ;· elle était ravie qu`clles fussent agréables à sa fille; elle avait soin pour cela qu’elles ne fussent point ’ « figées >>‘, et on sait comme elle y réussissait! mais x. Lettre du 18 juin, 1675 (III, 499) : « Je suis ravie que vous