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LEÇONS ÉLÉMENTAIRES

siècles se succèdent sans interruption de bonnes récoltes de céréales.

Sur une grande partie de la côte du Pérou, le maïs, culture plus épuisante que le froment, est obtenu chaque année avec avantage depuis une époque certainement antérieure à la découverte de l’Amérique ; il y a donc plus de quatre cents ans. Mais ce sont là des sols exceptionnellement fertiles, d’ordinaire très profonds, qui offrent aux récoltes beaucoup plus d’éléments nutritifs qu’elles n’en exigent.

Cultures permanentes. — Les cultures arbustives, vignes, arbres fruitiers, forêts, demandent à la terre moins encore que les céréales, et leurs exigences réelles sont d’autant plus faibles que leurs racines, plus longues et plus développées, sont plus capables d’utiliser les matières fertilisantes contenues dans les profondeurs du sol. On n’ignore pas que les bois, même soumis à une exploitation régulière, se maintiennent indéfiniment sans le secours d’aucune fumure. Quant à la vigne, il ne manque pas d’exemples de cultures pratiquées sans engrais pendant de longues années sur des terres peu fertiles ; le rendement, d’ailleurs assez médiocre, se maintient à peu près constant.

Légumineuses fourragères. — Les récoltes fourragères demandent au sol des quantités importantes de principes nutritifs ; les légumineuses fourragères, trèfle, sainfoin, luzerne, sont, excepté pour l’azote qu’elles contribuent à fixer sur la terre, des cultures extrêmement exigeantes. Aussi n’est-il pas possible de les maintenir d’une manière continue sur un même sol, même fertile. La luzerne, qui occupe parfois la terre pendant une dizaine d’années, refuserait d’y végéter de nouveau pendant une assez longue période. De même, le trèfle ne peut vivre sur le sol qu’il a occupé, et ce n’est que dans une terre de jardin, de qualités tout à fait exceptionnelles, que MM. Lawes et