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HEMELNIZKI LE COSAQUE

les châteaux fortifiés et dans les villes, et tenta de s’y défendre. Les Cosaques pénétrèrent en Galicie, jusqu’à Zamosc. Partout, la Pologne n’offrait plus qu’un spectacle de dévastation, un champ de morts.

Maintenant, seulement, où la victoire du peuple qu’il conduisait, était complète, Hemelnizki songea à ses affaires personnelles. Des espions mandés par lui, rapportèrent la nouvelle que le staroste de Tschérin, échappé à la défaite de Pilawze, s’était réfugié, avec l’épouse infidèle de l’hetman, dans l’enceinte fortifiée de Tschérin.

Hemelnizki prit aussitôt ses mesures, non pour se venger, mais pour accomplir une effroyable justice.

Pendant que l’armée cosaque et tartare s’établissait en camp retranché près de Zamosk, pour, de là, envoyer ses cavaliers rapides à l’attaque et au pillage, Hemelnizki, accompagné de dix mille Cosaques et de vingt pièces d’artillerie, prises à l’ennemi et dont ses hommes avaient appris à se servir, marcha sur Tschérin. Partageant ses forces, il s’approcha lentement avec la moitié, tandis que l’autre moitié faisant un détour, cernait la ville en l’entourant d’un cercle qui alla se rétrécissant.