Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/330

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valier, je vous prie de me laisser finir ma route. — Perle des deux Espagnes, dit Brigandos en fronçant le sourcil, ignorez-vous que les prières de gens comme nous, ressemblent beaucoup à des ordres ?… Ayez la bonté de descendre, et ne nous contraignez pas à vous manquer d’égards. — En vérité ce procédé… — est plus honnête que vous ne pensez, chevalier vous ne verrez jamais que délicatesse et honnêteté parmi nous.

Ici le chevalier voyant que la résistance était peu de saison, qu’on avait déjà arrêté son valet et qu’on le désarmait lui-même, mit pied à terre et demanda ce qu’on voulait. — Je vous l’ai dit, chevalier, reprit notre chef, déjeûner avec vous, jouir un instant de l’honneur de votre conversation, et nous quitter le mieux qu’il sera possible ; après quelques cérémonies préalables, où nous mettrons tant de politesses que nous espérons qu’elles ne vous déplairont pas ; et pendant ce tems, par ordre du chef, nous étendions une nappe sur le