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HISTORIETTES, CONTES ET FABLIAUX


les plaisirs qui la délectaient. Elle avait eu beaucoup de soupirants, mais tous avaient été si maltraités, qu’on était enfin à la veille de renoncer à cette conquête, lorsqu’un jeune homme nommé Franville, à peu près de son état et pour le moins aussi riche qu’elle, en étant devenu amoureux comme un fou, non seulement ne se dégoûta point de ses rigueurs mais se détermina même très sérieusement à ne pas abandonner la place qu’elle ne fût conquise ; il fit part de son projet à ses amis, on se moqua de lui, il soutint qu’il réussirait, on l’en défia et il entreprit. Franville avait deux ans de moins que Mlle de Villeblanche, presque point de barbe encore, une très jolie taille, les traits les plus délicats, les plus beaux cheveux du monde ; quand on l’habillait en fille, il était si bien dans ce costume qu’il trompait toujours les deux sexes, et qu’il avait souvent reçu, des uns en s’égarant, des autres bien sûrs de leur fait, une foule de déclarations si précises, qu’il aurait pu dans le même jour devenir l’Antinoüs de quelque Adrien ou l’Adonis de quelque Psyché. Ce fut avec cet habit que Franville imagina de séduire Mlle de Villeblanche ; nous allons voir comme il s’y prit.

Un des plus grands plaisirs d’Augustine était