remonte au baptême de Clovis : il est d’usage
parmi nous, qu’avant de célébrer les mystères
dont vous allez vous occuper l’un et l’autre, vous
puisiez dans ce lénitif purifié par la bénédiction
de l’évêque les forces nécessaires à l’entreprise.
— Ah parbleu, volontiers, reprend l’homme de
robe, donnez, donnez, mon ami… mais cendix,
si vous allumez les étoupes, que votre jeune maîtresse
prenne garde à elle, je ne suis déjà que
trop vif, et si vous me mettez au point de ne me
plus connaître, je ne sais pas ce qu’il arrivera. Le
président avale, sa jeune épouse l’imite, les valets
se retirent et l’on se met au lit ; mais à peine
y est-on, qu’il prend au président des douleurs
d’entrailles si aiguës, un besoin si pressant de
soulager sa débile nature du côté opposé à celui
qu’il faudrait, que sans prendre garde où il est,
sans aucun respect pour celle qui partage sa
couche, il inonde le lit et les environs d’un déluge
de bile si considérable que Mlle de Téroze
effrayée n’a que le temps de se jeter à bas et
d’appeler à elle. On vient, M. et Mme d’Olincourt
qui s’étaient bien gardés de se coucher, arrivent
avec précipitation, le président consterné s’enveloppe
de draps pour ne se point montrer, sans
prendre garde que plus il se cache et plus il se
souille, et qu’il devient à la fin un tel objet
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HISTORIETTES, CONTES ET FABLIAUX