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HISTORIETTES, CONTES ET FABLIAUX


qu’il vit le robin savonné, je connais votre délicatesse, ainsi La Brie va vous conduire dans un petit appartement de garçon où vous passerez tranquillement le reste de la nuit. — Bien, bien, mon cher marquis, dit le président, j’approuve votre projet… mais vous en conviendrez, il faut que je sois ensorcelé, pour que de pareilles aventures m’arrivent ainsi toutes les nuits depuis que je suis dans ce maudit château. — Il y a là dedans quelque cause physique, dit le marquis ; le médecin revient nous voir demain, je vous conseille de le consulter. — Je le veux, répondit le président, et gagnant sa petite chambre avec La Brie, en vérité mon cher, lui dit-il en se mettant au lit, je n’avais jamais été si près du but. — Hélas, monsieur, lui répondit l’adroit garçon en se retirant, il y a là dedans une fatalité du ciel et je vous réponds que je vous plains de tout mon cœur.

Delgatz ayant tâté le pouls du président, l’assura que la rupture des poutres ne venait que d’un excès d’engorgement dans les vaisseaux lymphatiques, qui doublant la masse des humeurs, augmentait en proportion le volume animal ; qu’en conséquence il fallait une diète austère, qui parvenant à épurer l’âcreté des humeurs, amoindrirait nécessairement le poids